CMV
Infection à cytomégalovirus (CMV) pendant la grossesse
Quels sont les risques pour le bébé ?
L’infection à cytomégalovirus (CMV) est une maladie virale qui peut atteindre le fœtus si elle survient chez une femme enceint
En France, environ 46 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ont déjà été en contact avec le cytomégalovirus (CMV) et sont immunisées.
L’infection chez la femme enceinte passe le plus souvent inaperçue. Un syndrome pseudo-grippal est présent dans 10 % des cas.
Lorsqu’une femme enceinte est infectée par le virus, le risque de transmission au fœtus est de 30 % à 40 %.
Parmi les nouveaux-nés infectés pendant la grossesse, 90 % d’entre eux n’ont aucun symptôme et 10 % ont des atteintes par le CMV. Le risque de séquelles chez le bébé est d’autant plus important que la primo-infection maternelle survient tôt au cours de la grossesse.
En cas de contamination virale précoce lors de la grossesse, les atteintes fœtales possibles sont :
- essentiellement, des séquelles auditives avec une surdité ;
- des anomalies oculaires (choriorétinite) ;
- un retard de croissance intra-utérin ;
- des séquelles neurologiques (retard psychomoteur, séquelles motrices, épilepsie, etc…).
Le diagnostic d’infection à CMV pendant la grossesse
Une sérologie virale à la recherche d’une infection récente à CMV est demandée si des symptômes évocateurs apparaissent.
- Chez le fœtus, il s’agit d’anomalies vues à l’échographie (retard de croissance intra-utérin, taille de la tête insuffisante, anomalies du cerveau, foie augmenté de volume, anomalies placentaires).
- Chez la mère, l’apparition d’un syndrome grippal avec fièvre, fatigue et maux de tête, survenant sans cause évidente, peut amener le médecin ou la sage femme à prescrire une sérologie.
Si l’infection récente est confirmée par conversion sérologique, une surveillance de la grossesse, dans un Centre de diagnostic anténatal, avec échographie mensuelle est mise en place.
Une amniocentèse permettant la recherche du virus dans le liquide amniotique est réalisée en cas d’anomalies à l’échographie.
À la naissance, le bébé est régulièrement suivi.
En cas d’atteinte très sévère du fœtus, une interruption médicale de grossesse peut être proposée par l’équipe médicale.
La Haute Autorité de santé (HAS) recommande un dépistage systématique au cours de la grossesse.
La HAS recommande de mettre en place un dépistage systématique, à destination de toutes les femmes enceintes dont le statut sérologique est inconnu ou négatif.
Chez les femmes n’ayant jamais été infectées par le CMV, des mesures d’hygiène préventives sont mises en place.
Pour celles dont le statut sérologique révèle une primo-infection récente, un traitement préventif par un médicament antiviral est prescrit pour limiter le risque de transmission du virus à l’enfant et un suivi particulier peuvent être proposés.
La prévention de l'infection à CMV pendant la grossesse : des mesures indispensables
Le virus se transmet par contact direct avec les sécrétions : salive, larmes, urine, etc. Les enfants de moins de 3 ans sont, le plus souvent, porteurs du virus dans leurs sécrétions, sans pour autant être malades.
Il n’existe pas de vaccination contre ce virus. La prévention repose donc sur des gestes indispensables.
Ces mesures de prévention indispensables sont expliquées à toutes les femmes en début de grossesse ou ayant un projet de grossesse.
Il est recommandé aux femmes enceintes et aux conjoints, en contact familial ou professionnel avec des enfants de moins de 3 ans :
- de ne pas sucer leur cuillère ou leur tétine, et de ne pas finir leur repas ;
- de ne pas partager leurs affaires de toilette (gant de toilette, serviette, brosse à dents) ;
- de limiter le contact buccal avec les larmes et/ou la salive (ne pas les embrasser sur la bouche ou sur les yeux par ex) ;
- de se laver soigneusement les mains à l’eau et au savon après chaque change ou contact avec leurs urines (couche, pot, pyjama…) ;
- de se laver les mains après chaque contact avec leur salive : mouchage, repas, jeu, etc.
Le deuxième parent doit prendre les mêmes précautions, car le virus se transmet sexuellement et par la salive.