Tabac
Une recommandation : 0 tabac pendant la grossesse
Fumer est loin d’être anodin pendant la grossesse car le bébé reçoit de l’oxygène par le sang de sa mère. Quand vous fumez, votre sang se charge de monoxyde de carbone (CO), de nicotine, d’agents cancérigènes et de toxiques qui sont transmis à votre bébé via le placenta. Ce sont des gaz particulièrement toxiques, responsables d’une mauvaise oxygénation de votre bébé.
Les risques de fausse-couche, d’accouchement prématuré, de retard de croissance du bébé et de complications à l’accouchement sont accrus allant même jusqu’à une risque de mort fœtal in utero. De même, les défenses immunitaires du nourrisson sont moindres et de ce fait, les risques infectieux plus fréquents (surtout ORL : bronchite, otites, rhinopharyngites, etc…). Le risque de mort subite du nourrisson est plus important dans un milieu de fumeurs.
Les bénéfices de l’arrêt sont rapides :
- Après 8 heures d’arrêt, les échanges en oxygène entre la maman et le bébé s’améliorent.
- Au bout de 24 heures, les complications vasculaires diminuent.
- Au bout de 72 heures, les risques de prématurité et de rupture des membranes s’affaiblissent.
Quelles sont les conséquences du tabac sur la grossesse elle-même ?
Outre la toxicité de la fumée du tabac, fumer durant la grossesse comporte un certain nombre de risques :
- Les femmes fumeuses ont deux fois plus de risque de faire une grossesse extra-utérine.
- Le risque de faire une fausse couche spontanée est en moyenne triplé. Ce risque dépend de la quantité de cigarettes que l’on fume : ainsi pour une femme fumant plus de trente cigarettes par jour en début de grossesse, ce risque de fausse couche spontanée serait multiplié par cinq.
- Le placenta risque de se fixer trop bas (placenta prævia) ou risque de se décoller (hématome rétroplacentaire) ce qui peut provoquer des saignements lors du troisième trimestre de la grossesse.
- Le risque de rupture des membranes avant 34 semaines d’aménorrhée (SA) est multiplié par trois, ce qui en fait la première cause d’accouchement prématuré chez la femme enceinte fumeus
Quels sont les effets du tabagisme sur le bébé ?
Les effets du tabagisme sur le fœtus dépendent des quantités fumées : plus on fume, plus les effets sont importants. Dans l’utérus, le bébé reçoit de l’oxygène par le sang de la mère. Quand elle fume, son sang se charge de monoxyde de carbone, gaz particulièrement toxique.
De plus, la nicotine a un effet vasoconstricteur sur les artères du placenta et sur l’artère ombilicale, ce qui rend la circulation du sang moins bonne. Tout cela contribue donc à la mauvaise oxygénation du bébé.
D’autres substances chimiques contenues dans la fumée sont également néfastes au développement du fœtus.
Tous ces effets expliquent le retard de croissance intra-utérin (RCIU) : bébés plus petits en poids, taille et périmètre crânien. Ces effets peuvent être graves lorsque le bébé naît prématurément.
Attention au tabagisme passif !
Le tabagisme passif subi par les femmes enceintes non-fumeuses dont le conjoint fume, a un effet mesurable sur l’enfant, bien que moins important qu’en cas de tabagisme actif.
Les produits chimiques contenus dans la fumée du tabac respirée par la mère passent dans son sang et dans celui du fœtus. Une femme enceinte doit donc éviter les endroits enfumés.
Évaluer son rapport au tabac et à l’arrêt
Pas facile d’arrêter de fumer ! Vous devez renoncer à une habitude quotidienne, souvent solidement installée. Rassurez-vous, changer de comportement nécessite généralement plusieurs étapes.
Face à l’envie de commencer une nouvelle vie sans tabac, chaque fumeur se positionne différemment. Certains sont très décidés, d’autres pèsent le pour et le contre, certains aimeraient bien mais ne se sentent pas prêts, d’autres ne l’envisagent que de loin.
Pourquoi arrêter de fumer ?
L’arrêt du tabac, s’il est difficile, réserve souvent de bonnes surprises. Quelle que soit la quantité de tabac consommée et même si on a fumé très longtemps, il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer. Les premiers bénéfices de l’arrêt du tabac son quasi immédiats.
Mais pourquoi est-ce si difficile d’arrêter de fumer ?
La cigarette est une source de nombreux plaisirs et les fumeurs peuvent en devenir dépendants. Il existe en effet trois types de dépendance au tabac :
La dépendance physique :
Elle est due essentiellement à la présence de nicotine dans le tabac. Elle se traduit par une sensation de manque. Pour surmonter cette dépendance, les substituts nicotiniques peuvent être utiles
La dépendance psychologique :
Quand on est fumeur, la cigarette est un moyen de se faire plaisir, de gérer son stress ou son anxiété, de surmonter ses émotions, de se stimuler, de se concentrer, etc. Cette dépendance est liée aux effets psychoactifs de la nicotine qui procure plaisir, détente, stimulation intellectuelle, action anxiolytique, antidépressive et coupe-faim.
La dépendance environnementale ou comportementale :
Elle dépend de la pression sociale et conviviale. Le tabac est en effet associé à des circonstances, à des personnes et à des lieux qui suscitent l’envie de fumer.
Comment arrêter ?
Pour se libérer du tabac, être motivé(e) et bien préparé(e) sont de vrais atouts. Mais pas que ! Vous pouvez avoir besoin de soutien ou préférer avancer seul dans votre démarche.
Il existe différentes méthodes d’aides reconnues comme efficaces :
- Préparation et motivation : les deux clés de la réussite.
- Prise en charge psychologique : thérapies comportementales et cognitives.
- Substituts et traitements médicamenteux : si vous êtes dépendant(e).
Les approches psychologiques et comportementales sont privilégiées chez la femme enceinte fumeuse. Il s’agit d’un ensemble de techniques basées essentiellement sur la discussion et sur des exercices simples lors d’une consultation avec un professionnel de santé.
D’après les derniers travaux du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) en 2016, la cigarette électronique peut constituer une aide pour arrêter ou réduire sa consommation de tabac. Mais ce qu’il y a de mieux pour votre santé, c’est d’essayer d’arrêter totalement de fumer.
Quels sont les traitements de la dépendance tabagique ?
Depuis 1997, la prescription de substituts nicotiniques est officiellement admise pour les femmes enceintes qui ne parviennent pas à arrêter de fumer. La nicotine des substituts est en effet préférable à celle qui est inhalée avec les 4000 substances toxiques de la fumée de cigarette. De plus, elle se diffuse lentement dans le corps et non pas brutalement sous forme de pics comme cela se produit avec une cigarette. L’utilisation des substituts nicotiniques doit cependant se faire sous contrôle médical pour les femmes enceintes ou qui allaitent.
Le tabagisme maternel (actif ou passif) peut être responsable de nombreuses complications avant et pendant la grossesse. En cours de grossesse, toutes les mesures destinées à éviter la poursuite du tabagisme sont justifiées, à l’exception de la prescription de bupropion (Zyban®) et de varénicline (Champix®) qui ne sont pas recommandés chez la femme enceinte.
A ce jour, aucun effet malformatif n’est attribué aux substituts nicotiniques au 1er trimestre de la grossesse quelle que soit leur mode d’administration (patchs, gommes, etc…). Aucun effet fœtotoxique n’est observé à ce jour chez des femmes utilisant une substitution nicotinique en fin de grossesse sur un effectif de plus de 200 grossesses publiées quelle que soit son mode d’administration (patchs, gommes, etc…). Les paramètres fœtaux suivants ont été mesurés : rythme cardiaque fœtal, dopplers fœtaux et utérins, test de bien-être fœtal (réactivité fœtale, mouvements actifs, mouvements respiratoires, tonus, liquide amniotique, etc…). Le poids de naissance des enfants de mères sous substitution nicotinique semble amélioré par rapport à celui des enfants de mères qui continuent le tabac.
En pratique, il est souhaitable d’envisager toutes les mesures destinées à éviter la poursuite du tabagisme maternel. Une prise en charge adaptée doit être entreprise, de préférence avant la conception ou du moins le plus rapidement possible au cours de la grossesse. Si un sevrage n’est pas possible avec une prise en charge spécialisée seule on peut envisager d’y adjoindre une substitution nicotinique quel que soit le terme de la grossesse. Toutes les formes de substitutions sont possibles (patchs, gommes, etc…). En cours de grossesse, cette substitution sera de préférence mise en route et évaluée dans le cadre d’une consultation spécialisée.
L’Assurance Maladie vous accompagne dans l’arrêt du tabac. Elle prend en charge, sur prescription, les traitements par substituts nicotiniques (patch, gomme, pastille, etc…) à hauteur de 150 € par année civile et par bénéficiaire à compter du 1er novembre 2016.
Arrêter de fumer sans grossir
Vous avez décidé d’arrêter de fumer mais appréhendez de prendre quelques kilos au passage. Première information à garder en tête : au moment de l’arrêt du tabac, la prise de poids n’est pas systématique ! Un tiers des fumeurs ne prend en effet pas de poids et 5 % des fumeurs vont même perdre un peu de poids après avoir arrêté de fumer. Les autres fumeurs reprennent le poids qu’ils auraient eu s’ils n’avaient jamais fumé, c’est-à-dire leur poids normal.
Où trouver de l’aide ?
L’idéal est bien sûr d’arrêter de fumer avant la grossesse. Si cela n’a pas pu se faire avant la grossesse, l’arrêt sera toujours bénéfique à n’importe quel moment de la grossesse, que ce soit pour la future maman comme pour le bébé. Il n’est donc jamais trop tard pour arrêter de fumer, même en fin de grossesse. Il existe des consultations spécialisées, notamment dans les notamment dans les centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), pensez à en parler à votre médecin ou votre sage-femme.
Si vous vous posez des questions, n’hésitez pas à en parler à votre médecin ou à votre sage-femme. Vous pouvez également appeler « Tabac info service » au 39 89 (service gratuit + coût de l’appel), un spécialiste répond à toutes vos questions. Des tabacologues vous aident dans votre démarche d’arrêt du tabac et vous pouvez aussi bénéficier d’un suivi personnalisé et gratuit.
Vous voulez arrêter de fumer ou venez de rechuter ? L’application « Tabac info service » est gratuite ! Téléchargez-la vite, elle vous fournit un accompagnement 100 % personnalisé, transforme vos proches en supporters, appelle un tabacologue en cas de besoin et vous propose plein de contenus pour ne pas craquer !