Alcool
Un principe de précaution : 0 alcool pendant la grossesse
L’alcool bu par la mère passe dans le sang du futur enfant et peut entraîner des risques très importants pour sa santé. Une grossesse sans alcool est donc vivement recommandée.
En effet, bien qu’on ne connaisse pas précisément le « seuil » en-dessous duquel la consommation d’alcool pendant la grossesse serait absolument sans risque pour l’enfant à naître, on sait que l’alcool bu par la femme enceinte passe dans le sang du fœtus et que son taux d’alcool dans le sang sera le même que le sien. Et le développement de l’enfant peut être affecté par la présence d’alcool dans son sang.
Mieux vaut donc appliquer le « principe de précaution » : zéro alcool pendant la grossesse !
Effets de l’alcool sur le fœtus
Une consommation, même ponctuelle ou modérée, d’alcool pendant la grossesse n’est pas anodine et peut entraîner des risques importants pour l’enfant à naître. L’alcool agit sur l’embryon et le fœtus, notamment sur son système nerveux et son cerveau. L’alcool passe du sang maternel vers le sang du fœtus, au travers du placenta. Lorsqu’une femme enceinte boit un verre, il y a donc rapidement autant d’alcool dans le sang de son bébé que dans le sien, voire même davantage compte tenu du poids du fœtus et du fait que son foie n’est pas assez fonctionnel pour l’éliminer correctement. Les effets de l’alcool sur le système nerveux central du fœtus peuvent être très néfastes.
Ainsi, tout au long de la grossesse, l’alcool agit directement sur le cerveau du fœtus en développement. L’alcool est un toxique extrêmement puissant au niveau du cortex cérébral. Dans ces conditions, quel que soit le moment de l’alcoolisation de la femme enceinte, le risque d’atteinte des fonctions cérébrales reste très élevé.
En outre, une consommation d’alcool importante pendant les trois premiers mois peut produire des malformations irréversibles chez le bébé.
Les effets de l’alcool sur le fœtus sont nombreux. Dès lors, une consommation quotidienne d’alcool, même très faible, ou des ivresses épisodiques pendant la grossesse sont susceptibles d’entraîner des complications durant la grossesse (RCIU, accouchement prématuré, etc…) ainsi que des troubles psychiques ou du comportement chez l’enfant exposé, tels que les troubles d’apprentissages, de la mémorisation, de l’abstraction, de l’attention…
En France, plus de 8000 nourrissons exposés in utero à la consommation d’alcool de leur mère naissent chaque année, soit un bébé sur cent. Troubles du comportement, de l’apprentissage ou encore de l’insertion, leurs pathologies sont rarement diagnostiquées et sont regroupées sous le terme « ensemble des troubles causés par l’alcoolisation fœtale » (ETCAF). Le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) est la forme la plus grave des troubles causés par l’alcoolisation fœtale (TCAF).
Messages sanitaires sur les conditionnements d’alcool
En application de l’arrêté ministériel du 2 octobre 2006, un message sanitaire à destination des femmes enceintes, préconisant l’absence de consommation d’alcool, sera apposé sur toutes les unités de conditionnement d’alcool à partir du 3 octobre 2007. Un message sanitaire à l’attention des femmes enceintes doit être apposé sur toutes les unités de conditionnement des boissons alcoolisées. L’objectif est de permettre une meilleure information sur les risques sanitaires induits par la consommation d’alcool sur le fœtus pendant la grossesse.
Ce message peut prendre deux formes :
- un pictogramme, illustrant le zéro alcool pendant la grossesse.
- une phrase d’information : « La consommation de boissons alcoolisées pendant la grossesse, même en faible quantité, peut avoir des conséquences graves sur la santé de l’enfant »
Enceinte, est-ce que je peux boire ?
L’alcool est très présent dans notre environnement et les invitations à en consommer ne manquent pas. Il se peut que vous soyez sollicitée durant la période particulière de votre grossesse.
L’existence d’un risque :
Quand vous consommez de l’alcool durant votre grossesse, il passe dans le sang du bébé par l’intermédiaire du placenta. Or, l’alcool est toxique pour le fœtus, il peut nuire à son développement. Il peut être à l’origine de malformations des organes ou entraîner des atteintes du cerveau.
Ce sont les consommations d’alcool importantes et régulières qui sont à l’origine des problèmes les plus graves (que l’on appelle syndrome d’alcoolisation fœtale ou SAF). Toutefois, des consommations plus ponctuelles peuvent également avoir des conséquences sur le bébé.
Tout en connaissant les conséquences de l’alcool sur la grossesse, personne n’est capable de fixer la quantité d’alcool qui serait sans risque pour l’enfant à naître.
Un principe de précaution : 0 alcool durant la grossesse
C’est pourquoi, selon l’application d’un principe de précaution, il vous est conseillé de ne pas consommer d’alcool tout au long de votre grossesse. Toutefois, suivre cette recommandation à la lettre n’est pas toujours facile. Dans tous les cas, si vous en ressentez le besoin, n’hésitez pas à en parler aux soignants qui suivent votre grossesse ou à des professionnels spécialisés dans l’accompagnement des femmes enceintes en difficulté avec l’alcool.
Si vous avez consommé de l’alcool depuis le début de votre grossesse, sachez que l’arrêt est bénéfique à tout moment.
Je viens d’apprendre que j’étais enceinte
Vous n’êtes pas seule dans cette situation, de nombreuses femmes apprennent leur grossesse alors qu’elles ont consommé de l’alcool lors des premières semaines. Cette question s’accompagne souvent d’une grande inquiétude.
L’absence de repères précis :
La consommation d’alcool pendant la grossesse peut effectivement avoir des conséquences pour le bébé. Le problème est qu’aujourd’hui on ne sait pas fixer un niveau de consommation d’alcool qui serait sans risque. On sait que les consommations modérées présentent moins de risques que celles plus importantes sans pouvoir donner de repères précis. Toutefois, ne vous laissez pas gagner par la panique.
Faites confiance aux soignants pour répondre à vos questions :
Afin d’être apaisée, confiez vos préoccupations aux soignants qui suivent votre grossesse (gynécologue, sage-femme, échographiste). Ils pourront répondre à vos questions et être particulièrement attentifs lors des examens prénataux comme l’échographie.
Si le sujet vous semble trop délicat à aborder avec ces professionnels, n’hésitez pas à prendre contact avec une équipe spécialisée qui vous écoutera sans jugement.
Ces professionnels, expérimentés dans l’accompagnement des femmes enceintes en difficulté avec l’alcool, peuvent également recevoir les femmes qui se posent des questions.
Ils pourront vous apporter toutes les informations dont vous avez besoin et vous rassurer.
Je ne parviens pas à arrêter de boire
Si l’alcool s’est installé de façon importante dans votre existence, il est normal qu’arrêter de boire vous paraisse difficile, voire impossible.
Si vous vous sentez dans l’incapacité d’arrêter, diminuer votre consommation vous semble peut-être plus envisageable. Cela représentera déjà un bénéfice pour vous et votre futur enfant.
Dans tous les cas, il faut que vous soyez aidée et que vous puissiez parler de votre situation, même si cela peut vous paraître délicat.
Informer le personnel soignant qui suit votre grossesse vous permettra de bénéficier d’une prise en charge adaptée et du meilleur accueil pour votre bébé.
Où trouver de l’aide ?
Si toutefois vous découvrez votre grossesse et que vous avez consommé de l’alcool pendant les premières semaines, ou si vous êtes enceinte et que vous êtes en difficulté avec votre consommation d’alcool, n’hésitez pas à en parler avec votre médecin généraliste, gynécologue ou sage-femme.
Ne restez pas seule avec vos questions, n’hésitez pas à en parler aux professionnels de santé qui vous accompagne pendant votre grossesse ou à un professionnel de l’addictologie, ils vous aideront à faire le point.
Vous pouvez avoir recours au téléphone ou à Internet. « Alcool info service » est à votre disposition pour répondre à vos questions et pour vous aider dans votre réflexion. Vous pouvez joindre anonymement l’un de nos écoutants par téléphone tous les jours de 08h00 à 02h00 du matin au 0 980 980 930, appel non surtaxé (coût d’une communication locale depuis un poste fixe ou inclus dans les forfaits des box et des mobiles) ou par chat.
Il existe également des accompagnements spécialisés et individualisés pour vous apporter de l’aide : ce sont notamment les centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) qui offrent une prise en charge gratuite et si vous le souhaitez, anonyme.
Que vous soyez dépendante depuis longtemps ou que votre grossesse mette en lumière votre difficulté avec l’alcool, il est essentiel d’en parler à un professionnel de santé pour bénéficier d’une prise en charge adaptée. Réduire ou arrêter sa consommation d’alcool est toujours bénéfique pour le bébé quel que soit l’avancement de la grossesse.